Vous êtes ici : Accueil > Les énergies renouvelables > Méthanisation

Méthanisation

Flux RSSImprimer la page

C’est quoi la méthanisation ?

La méthanisation est un processus biologique de transformation de la matière organique (effluents d’élevage, déchets agricoles, déchets agroalimentaires, déchets verts, boues de stations d’épuration…) en méthane par fermentation. Cette dégradation partielle de la matière organique aboutit également à la production d’un digestat (produit humide riche en matière organique) Le digestat est restitué au sol et utilisé comme fertilisant ou amendement organique.

Le méthane produit est valorisé sous plusieurs formes de chaleur, d'électricité, de cogénération (c’est-à-dire une production combinée d’électricité et de chaleur), de biogaz (injection du méthane épuré dans le réseau de gaz naturel) et parfois de carburant (on parle de bioGNV soit bio gaz naturel pour véhicules).

On distingue 3 grands types d’unités de méthanisation :

  • méthanisation agricole (à la ferme ou en collectif)
  • méthanisation industrielle
  • méthanisation territoriale (traitement des déchets des collectivités).

 



La méthanisation en Mayenne

Si les installations individuelles en cogénération constituent un modèle déjà bien implanté en Mayenne, les initiatives collectives en injection tendent à se développer.  Le département ambitionne l’autonomie en biogaz de ses consommations résidentielles en 2030 et une autonomie totale en 2050.

Le Schéma de déploiement du biogaz en Mayenne porté par Territoire d’énergie Mayenne vise à répondre à 2 objectifs : développer le réseau de gaz dans les zones non raccordées disposant d’une consommation actuelle significative et favoriser le développement des projet de méthanisation par la présence d’un réseau de gaz

Un soutien au développement des infrastructures gazières est prévu sur l’ensemble du département: maillage du réseau, rebours, distribution du biogaz dans une dizaine de nouveaux secteurs, déploiement de stations bio GNV ou encore appui aux projets de production de biométhane.

La professionnalisation de la filière est engagée sur le territoire avec notamment la mise en place depuis 2020 du Certificat de spécialisation Responsable d'unité de méthanisation agricole à l’Agricampus de Laval.

Cliquez sur la carte de production en cogénération à partir des données Enedis ou sur l'image ci-contre.

Suivez les sites de méthanisation en fonctionnement ou en construction identifiés par la DDT 53.

Découvrez la carte régionale proposée par Téo

 

L’intégration territoriale des projets

Le développement de projets de méthanisation ne peut se concevoir sans veiller à leur intégration dans les territoires. De plus en plus, collectivités et citoyens s’interrogent sur les bénéfices et contraintes liés à la méthanisation, notamment sur leurs impacts au quotidien et sur leur lieu de vie.  

La communication et la concertation sont des leviers stratégiques incontournables pour mener à bien les projets :

  • Impliquer tous les acteurs du territoire (porteurs de projet, agriculteurs, collectivités, industries, sociétés civiles, associations, riverains…)
  • Concerter à tous les stades : de l’émergence au suivi d’exploitation. Il convient de s’assurer de la bonne compréhension du projet par l’ensemble des acteurs du territoire.

Si les méthodes employées pour veiller à l’intégration des projets aux territoires sont à adapter en fonction des situations, de nombreux outils et ressources sont à disposition des porteurs de projet.

Les enjeux de financement des projets

Pour être durables, les projets doivent être rentables. C’est également la condition de leur financement. L’exigence en capitaux propres est forte à l’échelle des exploitations agricoles et les agriculteurs peuvent être amenés à faire appel à des tiers investisseurs (collectivités, entreprises, financement participatif...).

Les enjeux de rentabilité des projets

Compte tenu de la baisse des soutiens publics et du tarif d’achat, la hausse des prix des installations ou encore le surcoût de l’hygiénisation, certains projets agricoles connaissent des difficultés à trouver une rentabilité économique sur la base d’intrants principalement d’effluents d’élevage.

De plus en plus de projets actionnent de nouveaux leviers pour améliorer leurs niveaux de rentabilité tels que :

  • L’intégration de matières extérieures (traitement de biodéchets)
  • Le développement de débouchés supplémentaires comme le bioGNV
  • L’optimisation des investissements
  • La mutualisation des charges entre installations
  • La valorisation du CO2 produit.

Le développement du débouché bio GNV

Une station d’avitaillement GNV peut être publique (ouverte à tous) ou privée (réservée à l’usage propre d’une entreprise ou d’une collectivité). Dans les cas d’une station dont l’usage est dédié à l’exploitation agricole, on parle de station à la ferme.

Le bio GNV constitue l’un des principaux axes du schéma de déploiement du biogaz en Mayenne.  Actuellement une station bio GNV est implantée sur la commune de Château-Gontier. Deux stations supplémentaires sont en construction sur les communes  d’Aron (Mayenne Communauté) et Changé (Laval agglomération). Le département ambitionne d’atteindre l’objectif des 7 stations à horizon 2030, notamment sur les communautés de communes des Coëvrons, de Meslay-Grez, du Pays de Craon et de l’Ernée.

Afin de soutenir le développement de ce débouché, un dispositif régional est actuellement en cours pour les entreprises et collectivités souhaitant acquérir ou louer des véhicules fonctionnant au bio GNV.

Les stations à la ferme sont encore sous-développées sur le département. Ce type d’installation permet d’approvisionner les engins agricoles mais aussi les véhicules utilitaires à moindre coût économique (20% moins coûteux que le diesel)  et environnemental (émission réduites comparées au diesel : - 80 % de CO2, - 9 5 % de particules fines et - 50 % d’oxyde d’azote). L’exemple d’installation la plus proche se situe en Bretagne, à la Chapelle-Janson.

Suivre toutes les actualités du biognv

En savoir plus sur l'Association française du gaz naturel véhicule

Valorisation des biodéchets en méthanisation

La généralisation du tri à la source des biodéchets est prévue pour tous les producteurs de déchets (ménages, entreprises…) d’ici à 2023.

La loi de transition énergétique pour la croissance verte publiée le 17 août 2015 annonce : "la collectivité territoriale définit des solutions techniques de compostage de proximité ou de collecte séparée des biodéchets et un rythme de déploiement adaptés à son territoire".

Si le compostage est souvent évoqué, la méthanisation est une solution complémentaire pour permettre aux collectivités de traiter leurs biodéchets.

Le traitement des biodéchets extérieurs en méthanisation peut influer sur le dimensionnement, le régime ICPE et les technologies à mettre en œuvre (pré-traitement, hygiénisation).

Intégration des végétaux agricoles en méthanisation

L’apport de végétaux est un levier intéressant pour pallier à la saisonnalité des effluents d’élevage. Cependant, des projets ayant recours principalement et structurellement à des surfaces agricoles pour alimenter le méthaniseur s’opposent au modèle agricole soutenu à l’échelle du département. L’un des enjeux est de ne pas initier de concurrence avec l’alimentation animale et humaine mais de contribuer à un équilibre de production acceptable dans le territoire.

Le code de l’environnement donne une définition d’une Culture intermédiaire à vocation energétique (CIVE). D’après l’article D.543-291 du décret n° 2016929 du code de l’Environnement, la CIVE est une culture intercalaire semée et récoltée entre 2 cultures principales. On parle alors de séquence de 3 cultures en 2 ans. Sur une parcelle donnée, est considérée comme culture principale la culture qui est soit :  

  • présente le plus longtemps sur un cycle annuel  
  • identifiable entre le 15 juin et le 15 septembre sur la parcelle (sur pied ou les chaumes)  
  • une culture sous-contrat
  • une culture dédiée est une culture principale valorisée en énergie. La réglementation limite son utilisation à 15 % du tonnage brut total des matières entrantes dans le méthaniseur par année civile.

En Mayenne, le cadre de référence départemental pour le développement de la méthanisation, propose un plafond de 10 % du méthane produit à partir de cultures principales.